Smic au portugal : montants 2025, pouvoir d’achat et secteurs qui recrutent

Vous envisagez de travailler ou de vous installer au Portugal et vous vous demandez à combien s’élève le SMIC portugais en 2025, net dans la poche ? Le salaire minimum au Portugal reste l’un des plus bas d’Europe de l’Ouest, mais il doit être mis en perspective avec le coût de la vie, la fiscalité et les secteurs qui paient mieux. Selon les dernières décisions gouvernementales, le salaire minimum national portugais s’établit à 870 euros bruts mensuels en 2025, soit environ 760 euros nets après prélèvements sociaux. Ce montant peut sembler modeste comparé au SMIC français, mais plusieurs éléments méritent d’être pris en compte avant de tirer des conclusions hâtives sur votre capacité à vivre correctement au Portugal. Ce guide fait le point sur les montants officiels, les écarts de salaire réels et les pistes concrètes pour améliorer votre revenu sur place.

Smic au Portugal en 2025 et comparaison avec la France

infographie comparaison smic au portugal et france 2025

Le salaire minimum au Portugal a régulièrement augmenté ces dernières années, passant de 505 euros en 2015 à 870 euros en 2025. Pourtant, l’écart avec le SMIC français reste important, avec un rapport de presque 1 à 2,5 en valeur absolue. Avant de vous projeter dans une expatriation ou une recherche d’emploi au Portugal, il est essentiel de comprendre non seulement les montants bruts et nets, mais aussi les différences de niveau de vie entre les deux pays. Cette partie vous donne immédiatement les chiffres clés et les met en perspective pour vous aider à prendre une décision éclairée.

Combien représente le smic au Portugal en 2025, brut et net réellement perçu ?

En 2025, le salaire minimum national portugais s’élève à 870 euros bruts par mois, ce qui correspond à environ 760 euros nets après déduction des cotisations sociales de l’ordre de 11% et de l’impôt sur le revenu prélevé à la source pour les tranches concernées. Le taux horaire s’établit ainsi à environ 5,35 euros brut pour une semaine de 40 heures.

Une particularité importante du système portugais réside dans la structure de rémunération annuelle : les salariés portugais perçoivent généralement 14 mois de salaire par an au lieu de 12. Ces deux mois supplémentaires correspondent au subsídio de Natal (prime de Noël) versé en décembre et au subsídio de férias (prime de vacances) versé en juin. Concrètement, votre rémunération annuelle au SMIC portugais atteint donc environ 12 180 euros bruts, soit 10 640 euros nets, ce qui ramène la moyenne mensuelle lissée à environ 887 euros nets.

Ces dernières années, le gouvernement portugais a poursuivi une politique d’augmentation progressive du salaire minimum, avec des hausses de 6,1% en 2023, 4,9% en 2024 et 3,6% en 2025. L’objectif affiché est d’atteindre 1 000 euros bruts mensuels d’ici 2028, pour réduire progressivement l’écart avec la moyenne européenne.

Écarts entre smic portugais et smic français selon le coût de la vie

Le SMIC français s’établit en 2025 à environ 1 802 euros bruts mensuels, soit 1 430 euros nets pour 35 heures hebdomadaires. En valeur absolue, le SMIC portugais représente donc moins de la moitié du SMIC français en montant net (760 euros contre 1 430 euros). Cette différence peut sembler rédhibitoire, mais elle doit être relativisée par le coût de la vie.

Poste de dépense Portugal (moyenne nationale) France (moyenne nationale)
Loyer 1 chambre centre-ville 650-900 € 700-1 200 €
Panier de courses mensuel 200-250 € 280-350 €
Abonnement transports publics 40 € 75 €
Électricité mensuelle 80-100 € 100-130 €
Repas restaurant moyen 10-12 € 15-20 €

Globalement, le coût de la vie au Portugal reste 20 à 30% inférieur à celui de la France, notamment pour l’alimentation, les transports et les services. Toutefois, cette réalité connaît d’importantes variations géographiques. À Lisbonne et Porto, les loyers ont explosé ces dernières années sous l’effet du tourisme et de l’afflux d’expatriés. Dans le centre de Lisbonne, un studio se loue désormais entre 800 et 1 000 euros, absorbant l’intégralité d’un SMIC. En revanche, dans l’intérieur du pays ou dans des villes moyennes comme Coimbra, Braga ou Viseu, le même logement coûte 400 à 500 euros, rendant le SMIC portugais beaucoup plus viable.

Salaire minimum, salaire moyen et médian au Portugal : que faut-il en penser ?

Il est crucial de distinguer trois indicateurs souvent confondus. Le salaire minimum de 870 euros bruts représente le plancher légal. Le salaire moyen au Portugal s’établit autour de 1 450 euros bruts mensuels en 2025, soit environ 1 150 euros nets. Le salaire médian, qui divise la population en deux parts égales, se situe quant à lui aux alentours de 1 100 euros bruts, soit 900 euros nets.

Cette proximité entre le salaire minimum et le salaire médian révèle une réalité importante : une large partie de la population active portugaise gagne des salaires proches du SMIC. Environ 30% des salariés portugais sont rémunérés au salaire minimum ou juste au-dessus, ce qui explique le sentiment généralisé de faible pouvoir d’achat dans le pays.

Au sein de l’Union européenne, le Portugal se situe dans le dernier tiers en termes de salaire minimum, devant la Grèce, la Pologne, la Hongrie et les pays baltes, mais loin derrière l’Espagne (1 260 euros bruts), l’Allemagne (2 054 euros bruts) ou le Luxembourg (2 508 euros bruts). Cette position reflète à la fois l’histoire économique du pays et sa spécialisation sectorielle, largement orientée vers les services à faible valeur ajoutée.

LIRE AUSSI  Métiers en l : liste d’idées de jobs qui commencent par la lettre l

Comprendre le cadre légal du salaire minimum portugais

Le SMIC au Portugal, appelé officiellement salário mínimo nacional, est encadré par la loi et fait l’objet de négociations régulières entre l’État, les syndicats et les organisations patronales. Pour bien évaluer une offre d’emploi ou anticiper vos revenus réels, il est indispensable de connaître les règles de base : qui y a droit, quels compléments existent et comment il est revalorisé. Vous éviterez ainsi de mauvaises surprises sur votre fiche de paie et pourrez mieux défendre vos intérêts lors d’un recrutement.

Qui a droit au smic au Portugal et quelles sont les exceptions possibles ?

Le salaire minimum national s’applique à tous les travailleurs salariés du secteur privé au Portugal, qu’ils soient portugais ou étrangers, en CDI ou en CDD, à temps plein ou à temps partiel. Pour les salariés à temps partiel, le salaire est calculé au prorata des heures effectuées. Un travailleur étranger bénéficie exactement des mêmes droits qu’un Portugais, sans distinction de nationalité ni de statut de résidence, dès lors qu’il est employé légalement.

Quelques exceptions permettent une rémunération inférieure au SMIC. Les stagiaires et apprentis dans le cadre de formations professionnelles peuvent percevoir une indemnité réduite, généralement entre 80% et 90% du salaire minimum selon l’âge et le niveau de qualification. Certains contrats aidés destinés à favoriser l’insertion professionnelle des jeunes ou des chômeurs de longue durée peuvent également prévoir des rémunérations spécifiques.

Par ailleurs, les conventions collectives sectorielles jouent un rôle important au Portugal. Dans certaines branches comme la banque, l’industrie pharmaceutique ou les télécommunications, ces accords fixent des salaires minimums conventionnels supérieurs au SMIC national, parfois de 20 à 40%. Il est donc utile de vérifier quelle convention collective s’applique à votre emploi, car elle peut garantir une rémunération minimale plus favorable.

Comment est fixé le salaire minimum portugais et à quel rythme évolue-t-il ?

Le salaire minimum portugais est fixé chaque année par le gouvernement, après consultation de la Comissão Permanente de Concertação Social, qui réunit représentants syndicaux, organisations patronales et administration. Ces négociations se déroulent généralement en automne, pour une application au 1er janvier de l’année suivante. Le montant retenu résulte d’un compromis entre les revendications syndicales, souvent ambitieuses, et les préoccupations des employeurs concernant la compétitivité des entreprises.

Depuis 2015, le salaire minimum portugais a connu une progression continue et significative, passant de 505 euros à 870 euros en 2025, soit une augmentation cumulée de plus de 72% en dix ans. Le gouvernement socialiste de 2015 à 2024 s’était engagé sur une trajectoire d’augmentation régulière, avec l’objectif affiché d’atteindre 1 000 euros bruts mensuels d’ici 2028. Cette dynamique devrait se poursuivre, sous réserve du contexte économique et de l’évolution de l’inflation.

L’inflation, justement, pèse lourdement sur les négociations. Avec une hausse des prix de 5 à 8% en 2022-2023, les augmentations nominales du SMIC ont parfois à peine compensé l’érosion du pouvoir d’achat. Les prochaines revalorisations dépendront donc autant de la croissance économique que de la capacité des entreprises portugaises à absorber des hausses salariales dans un environnement concurrentiel européen.

Que comprennent réellement le salaire minimum brut et les compléments payés ?

Le salaire minimum brut de 870 euros couvre la rémunération de base mensuelle pour un temps plein. À cela peuvent s’ajouter plusieurs compléments obligatoires ou conventionnels qui augmentent le salaire réel. En premier lieu, les heures supplémentaires sont majorées : 25% pour la première heure, 37,5% pour les heures suivantes en semaine, et jusqu’à 100% les dimanches et jours fériés.

Les deux mois de salaire supplémentaires, subsídio de Natal et subsídio de férias, représentent environ 16,7% de rémunération annuelle en plus, soit l’équivalent d’environ 145 euros mensuels lissés. Ces primes sont obligatoires pour tous les salariés, quel que soit leur niveau de rémunération.

De nombreuses entreprises ajoutent également un ticket restaurant ou une indemnité de repas (subsídio de refeição), généralement entre 5 et 7 euros par jour travaillé. Sur un mois, cela représente environ 100 à 140 euros supplémentaires, non soumis à cotisations sociales dans certaines limites. Certains secteurs prévoient aussi des primes d’ancienneté, des primes de performance ou des indemnités de transport.

Au total, un salarié rémunéré au SMIC peut donc percevoir, avec tous les compléments, entre 900 et 1 000 euros nets mensuels, ce qui change sensiblement la donne par rapport au montant brut de référence. Il est donc essentiel, lors d’un entretien d’embauche, de demander le détail complet du package de rémunération pour évaluer correctement votre salaire réel.

Vivre avec le smic au Portugal : budget, régions et profils concernés

scène profils vivant avec le smic au portugal urbain rural

Au-delà des chiffres théoriques, la vraie question est de savoir si l’on peut vivre correctement au Portugal avec un salaire au niveau du SMIC. La réponse dépend énormément de la région où vous vous installez, de votre situation familiale et de votre mode de vie. Un célibataire à Braga n’aura pas les mêmes contraintes budgétaires qu’une famille de trois personnes à Lisbonne. Cette partie vous aide à projeter un budget réaliste et à mesurer les limites et opportunités du salaire minimum portugais selon votre profil.

Peut-on vivre décemment au Portugal avec un smic, seul ou en famille ?

Pour une personne seule percevant le SMIC (environ 900 euros nets avec compléments), un budget mensuel type en province pourrait se décomposer ainsi : 400 euros de loyer pour un studio, 200 euros d’alimentation, 40 euros de transports, 80 euros d’énergie et eau, 50 euros de téléphone et internet, soit 770 euros de dépenses incompressibles. Il reste donc environ 130 euros pour les loisirs, l’habillement, les imprévus et l’épargne. C’est serré, mais viable si vous êtes rigoureux et que vous évitez les grandes villes.

LIRE AUSSI  Executive assistant job description: modèle complet et missions clés

Pour un couple avec un enfant dont un seul membre perçoit le SMIC, la situation devient beaucoup plus délicate. Un logement de deux chambres coûte au minimum 600 euros en province, l’alimentation grimpe à 350 euros, les frais de garde ou d’école ajoutent 100 à 200 euros, sans compter les vêtements, la santé et les activités de l’enfant. Le total dépasse facilement 1 200 euros, rendant impossible de vivre avec un seul SMIC. La solution passe alors par un double revenu ou par des aides sociales, notamment l’abono de família (allocations familiales) qui apporte entre 40 et 150 euros mensuels selon les ressources.

Les retraités expatriés avec une petite pension française équivalente au SMIC peuvent quant à eux vivre confortablement au Portugal, surtout s’ils sont propriétaires ou s’ils choisissent des régions moins chères. La combinaison d’une fiscalité favorable et d’un coût de la vie réduit leur permet souvent un niveau de vie supérieur à ce qu’ils auraient en France avec le même revenu.

Grandes villes contre zones rurales : où le smic portugais permet-il de souffler ?

L’écart de coût de la vie entre Lisbonne et l’intérieur du Portugal est considérable. À Lisbonne, un studio en centre-ville se loue entre 800 et 1 000 euros, un deux-pièces dépasse facilement 1 200 euros. Avec un SMIC, vous serez contraint de vous exiler en grande périphérie, à 40 minutes de transport, dans des quartiers comme Amadora ou Odivelas, où les loyers descendent à 600-700 euros, mais où le cadre de vie est moins attractif.

Porto connaît une dynamique similaire, avec des loyers certes légèrement inférieurs à Lisbonne (700-900 euros pour un studio central), mais qui représentent toujours l’essentiel d’un SMIC. L’Algarve, région touristique par excellence, affiche des prix élevés en été et dans les zones côtières prisées, rendant difficile la vie permanente au salaire minimum pour les travailleurs saisonniers.

En revanche, dans des villes moyennes comme Coimbra, Aveiro, Braga, Viseu ou Évora, le SMIC retrouve un vrai pouvoir d’achat. Un logement correct se trouve entre 400 et 500 euros, les commerces sont moins chers, et la qualité de vie est souvent meilleure. Ces villes offrent des infrastructures culturelles et universitaires de qualité, tout en restant à taille humaine. Pour un expatrié cherchant à s’installer durablement, elles représentent un excellent compromis.

Dans les zones rurales de l’Alentejo, Trás-os-Montes ou Beira Interior, le coût de la vie est encore plus bas, avec des maisons à louer pour 300-350 euros. Toutefois, ces régions souffrent d’un manque d’opportunités d’emploi et d’une démographie vieillissante, ce qui peut limiter leur attractivité pour de jeunes actifs.

Qui travaille au smic au Portugal et dans quels secteurs d’activité principaux ?

Les salariés au SMIC au Portugal se retrouvent principalement dans les services à faible qualification : commerce de détail, restauration rapide, hôtellerie, nettoyage, sécurité, centres d’appels. Ces secteurs emploient massivement des jeunes en début de carrière, souvent en contrat à durée déterminée ou à temps partiel. Les femmes sont surreprésentées dans ces emplois précaires, notamment dans le nettoyage et la restauration.

Les travailleurs immigrés, qu’ils viennent du Brésil, d’Angola, du Cap-Vert, d’Ukraine ou plus récemment d’Inde et du Népal, occupent également une part importante de ces postes. Beaucoup acceptent des conditions difficiles faute de diplômes reconnus au Portugal ou de maîtrise suffisante de la langue. Les secteurs agricoles, notamment dans l’Alentejo et l’Algarve, emploient des saisonniers souvent rémunérés au minimum légal, parfois dans des conditions de logement précaires.

Prenons l’exemple de Maria, 24 ans, employée dans une chaîne de cafétéria à Lisbonne. Elle gagne le SMIC de 870 euros bruts, perçoit environ 760 euros nets, plus un ticket restaurant de 6 euros par jour travaillé, soit 120 euros de plus par mois. Elle habite en colocation à Almada, de l’autre côté du Tage, pour 350 euros de loyer charges comprises. Avec les transports (40 euros), la nourriture (180 euros hors tickets restaurant), le téléphone (20 euros) et les sorties occasionnelles, elle boucle ses fins de mois sans épargner. Elle suit des cours d’anglais le soir pour espérer décrocher un poste mieux payé dans le tourisme ou un centre de services internationaux.

Pistes pour gagner plus que le smic au Portugal et optimiser ses revenus

Si le SMIC portugais vous semble trop juste pour votre projet de vie, plusieurs leviers peuvent améliorer significativement votre situation : choix du secteur d’activité, valorisation de compétences recherchées, statut professionnel ou encore localisation stratégique. En anticipant ces éléments avant de partir, vous pouvez viser des salaires supérieurs au minimum légal et sécuriser votre installation. Cette dernière partie rassemble des pistes concrètes pour augmenter vos revenus et réussir votre projet au Portugal.

Quels secteurs au Portugal paient vraiment au-dessus du salaire minimum légal ?

Le secteur des technologies de l’information offre les perspectives salariales les plus attractives. Un développeur junior démarre entre 1 200 et 1 500 euros nets, un profil intermédiaire atteint 2 000 à 2 500 euros, et les seniors expérimentés peuvent dépasser 3 500 euros. Lisbonne et Porto concentrent la majorité des opportunités, avec des entreprises locales et des filiales de grands groupes internationaux comme Microsoft, Google ou Amazon.

LIRE AUSSI  Grille de salaire en alternance 2024 : comprendre vos droits en un coup d’œil

Les centres de services partagés multilingues représentent un secteur en pleine expansion, notamment à Lisbonne, Porto et Braga. Ces structures recrutent massivement des francophones, germanophones, anglophones ou néerlandophones pour des postes de support client, comptabilité, RH ou marketing. Les salaires démarrent entre 1 000 et 1 300 euros nets pour des profils sans expérience, et peuvent atteindre 1 800 à 2 200 euros pour des rôles d’expertise ou d’encadrement.

Dans la santé, les infirmiers gagnent entre 1 200 et 1 600 euros nets, les médecins généralistes autour de 2 500 à 3 500 euros selon leur statut (public ou privé). L’ingénierie, notamment dans l’automobile, l’énergie ou la construction, offre des salaires de 1 500 à 2 800 euros pour des profils qualifiés. Le secteur financier et bancaire rémunère également au-dessus de la moyenne, avec des salaires débutant à 1 300 euros et pouvant atteindre 3 000 euros pour des fonctions commerciales ou d’analyse.

La maîtrise de langues étrangères, particulièrement le français et l’anglais, constitue un atout majeur. Un Français bilingue peut prétendre à des postes spécifiques dans le tourisme haut de gamme, l’hôtellerie de luxe (salaires de 1 200 à 1 800 euros), ou dans les centres de services, avec une prime linguistique pouvant représenter 10 à 20% de rémunération supplémentaire.

Comment un expatrié peut-il négocier au-dessus du smic portugais à l’embauche ?

La négociation salariale commence par une recherche approfondie des grilles de rémunération dans votre secteur. Des sites comme Glassdoor Portugal, le forum Econobar ou des groupes Facebook d’expatriés permettent de recueillir des fourchettes réalistes. Ne vous contentez jamais du premier chiffre annoncé, surtout si vous apportez une compétence rare ou une expérience significative.

Mettez en avant votre expérience professionnelle française, souvent perçue comme un gage de rigueur et de formation de qualité. Si vous avez travaillé dans des entreprises reconnues ou sur des projets d’envergure, insistez sur ces éléments. Vos compétences linguistiques constituent également un argument de poids : un trilingue français-anglais-portugais peut justifier une rémunération 15 à 25% supérieure à un profil monolingue portugais à poste équivalent.

Ne négociez pas uniquement le salaire de base. Discutez aussi des avantages annexes : ticket restaurant (certains employeurs proposent jusqu’à 9 euros par jour), assurance santé privée complémentaire (qui peut vous faire économiser 50 à 100 euros mensuels), possibilité de télétravail partiel, primes de performance trimestrielles ou annuelles, formations professionnelles. Ces éléments peuvent représenter 10 à 20% de valeur supplémentaire sans coûter autant à l’employeur qu’une hausse de salaire brut.

Même dans les grands groupes internationaux avec des grilles salariales établies, une marge de négociation existe généralement, notamment sur le positionnement dans la fourchette du poste ou sur l’attribution de primes. Préparez vos arguments, soyez courtois mais ferme, et n’hésitez pas à demander un délai de réflexion avant d’accepter une première offre.

Prévoir fiscalité, sécurité sociale et démarches administratives avant de s’installer

Le système fiscal portugais applique un barème progressif par tranches pour les résidents fiscaux. Avec un salaire au SMIC, vous vous situez dans la tranche basse (14,5% jusqu’à 7 703 euros annuels, puis 23% au-delà), mais les déductions à la source et les abattements peuvent ramener l’impôt effectif à un montant modeste. Les salaires jusqu’à environ 11 000 euros annuels sont peu ou pas imposés après déductions.

Pour certains profils qualifiés, le régime RNH (Résident Non Habituel) a longtemps offert des avantages fiscaux attractifs, avec une imposition forfaitaire de 20% sur les revenus d’activité à haute valeur ajoutée. Ce régime a été réformé en 2024, avec des conditions plus restrictives, mais reste accessible pour certaines professions scientifiques, techniques ou artistiques. Renseignez-vous en amont si vous êtes potentiellement éligible.

Les démarches administratives clés incluent l’obtention du NIF (Número de Identificação Fiscal), équivalent du numéro fiscal français, indispensable pour travailler, ouvrir un compte bancaire ou signer un contrat de location. L’inscription à la Segurança Social (sécurité sociale portugaise) se fait généralement par votre employeur, mais vous devez vérifier que tout est en ordre pour bénéficier de vos droits santé et retraite. L’ouverture d’un compte bancaire portugais facilite grandement la gestion quotidienne, notamment pour recevoir votre salaire et payer vos factures.

Comprendre ces éléments en amont vous permet d’estimer correctement votre net disponible réel après impôts et cotisations, d’anticiper les délais administratifs (qui peuvent être longs au Portugal), et d’éviter les mauvaises surprises lors de vos premiers mois. Prévoyez également une épargne de précaution équivalente à deux ou trois mois de dépenses avant de partir, car les premières semaines d’installation génèrent toujours des frais imprévus.

Travailler au Portugal avec un salaire proche du SMIC reste un défi, mais en choisissant la bonne région, en valorisant vos compétences et en négociant intelligemment, vous pouvez transformer cette expérience en tremplin professionnel et en véritable projet de vie.

Élodie Saint-Jalmes

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut